Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Des idées et des rêves 77
Des idées et des rêves 77
  • Blog pour soutenir en Seine-et-Marne la démarche politique d'Arnaud Montebourg après ses 17,19 % aux primaires dans le 77, l'élection de F. Hollande à la présidence de la République et sa nomination comme ministre du redressement productif.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Albums Photos
Newsletter
Archives
Visiteurs
Depuis la création 9 755
25 octobre 2011

Discours d'Arnaud Montebourg à la Convention d'investiture et de rassemblement

Mes Chers Camarades,

L’aventure des primaires, c’est l’histoire d’une rénovation qui a réussi. Ce sont près de trois millions de personnes qui se sont mises à discuter de nos idées, à réfléchir avec nous à l’avenir du pays, à la table familiale le dimanche, dans les entreprises, au supermarché, partout en France !

Ce sont 800 000 sympathisants qui nous ont donné leur mail, leur téléphone, pour continuer avec nous. C’est aussi la fin de la domination médiatique de la droite, dont le chef était depuis neuf ans quasiment tous les soirs à la télévision.

C’est surtout l’arrivée dans le champ politique de nos idées, de nos propositions, de nos solutions incarnées par les différents candidats construisant chacun avec sa force, sa sensibilité, dans l’imaginaire national un chemin nouveau et différent pour la France.

Ce fut enfin dans l’entre-deux tours un premier acte de rassemblement où les deux candidats du deuxième tour, Martine et François, ont décrit leurs engagements pour construire une majorité devant les électeurs, avec les citoyens et dans les urnes passant en quelque sorte un contrat avec le pays qui nous regardait.

Ceux qui craignaient, ou à l’inverse espéraient dans les primaires, une mécanique de fragmentation et de division ne mesuraient pas qu’il s’agissait au contraire d’un processus de rassemblement permettant de rapprocher les points de vue et les positions.

Je remercie François Hollande, notre candidat, d’avoir su jeter un pont entre nos deux rives, d’avoir assumé son propre dépassement, sans quitter sa cohérence. Il a su l’enrichir, devant l’opinion publique, en préparant le compagnonnage futur de nos différentes visions complémentaires.

Ce fut pour moi la 6ème République en actes où l’on construit des compromis devant et avec les citoyens, en améliorant, en enrichissant nos choix de ce qu’ils nous disent dans la campagne lorsque nous les rencontrons.

Au total, le projet socialiste était déjà un solide socle, un rez-de-chaussée et les débats de la primaire ont permis de construire les étages.

Le parti socialiste a repris contact avec des millions de citoyens, des catégories sociales auxquelles parfois son langage ne parlait plus assez. Nous avons repris pied dans certains territoires, rétabli la confiance avec une société que nous avons su passionner et remettre en mouvement.

Ces primaires sont, avec un PS ayant changé de visage progressivement, une rénovation si profonde, si irréversible. Tel est l’équivalent pour moi d’un nouvel Epinay. Epinay, du nom du congrès qui, autour de François Mitterrand, fit se transformer la vieille SFIO en Parti socialiste nouveau qui nous conduisit quelques années plus tard à la victoire.

Mais un Epinay citoyens parce que le cadre de notre Parti s’est élargi à la participation de millions de citoyens devenus les acteurs de notre destin. Mais aussi parce que l’alliance durable qui nous avons construite à l’intérieur de ces primaires entre les différentes sensibilités, différentes visions, propositions et solutions, constitue la garantie que notre candidat François Hollande sera le candidat des différents peuples de gauche qui sont venus voter à la primaire. La garantie qu’il sera le Président de la République porté par une majorité de français pour mener une politique de transformation d’un système économique et politique qui aujourd’hui s’écroule.

La droite nous envie, je crois que nous l’avons compris, secrètement les primaires, mais elle n’ose pas le reconnaître. Car elle sait au fond d’elle-même, au fond du fond de ses arrière-pensées, qu’elle a un besoin urgent elle aussi de rénovation, et surtout elle a besoin de libérer – que dis-je – de se débarrasser de Nicolas Sarkozy, c’est un rêve secret pour elle mais c’est un rêve qui lui est interdit car quel est le programme pour la France de la droite, mise à part l’insulte faite aux hommes ? Quel est son projet pour la France à part les pitoyables avanies qu’elle distribue à la face de nos idées, de nos propositions, de nos solutions ? Mis à part organiser des simili-jeux télévisés avec Jean-François Copé déguisé en Jean-Pierre Foucault ?

La droite vient d’inventer le programme, paraît-il, à zéro euro ! C’est le programme de la France à l’arrêt qui paie ses dettes creusées par les cadeaux fiscaux à ses clientèles électorales huppées avec la sueur des gens qui n’ont que leur travail pour vivre.

C’est le programme du « on continue, on ne change rien, les baisses d’impôts, les niches fiscales, les privilèges aux multinationales, la désindustrialisation, le retard écologique, les montagnes de dettes, la destruction lente des services publics », c’est le programme du « continuons comme avant mais surtout ne changeons rien ! », c’est le programme de l’injustice prolongée pour demain et après-demain, le programme à zéro euro, c’est zéro programme, c’est le programme zéro !

Le Parti socialiste, la gauche, sont sortis de ces primaires avec un visage, une pensée, une vision nouvelle. La trop longue glissade des socialistes vers le libéralisme est désormais définitivement interrompue. Elle a été condamnée partout par les peuples, par l’histoire, elle vient d’être condamnée par la crise.

Je me souviens, cher Lionel, j’étais jeune député dans ta majorité en 1997, lorsque tu affrontas Tony Blair et Gerhard Schröder, qui vantaient à l’époque les mérites de la troisième voie, une forme pimpante et très habillée de compromissions avec le libéralisme, c’est toi qui avais posé les actes de résistance, c’est toi qui avais raison.

Mais que sont-ils eux devenus dans la crise, ceux-là même qui voulaient accompagner la révolution libérale ? Avec en bandoulière les sourires de la mondialisation heureuse. Ils avaient déjà le soutien des médias dominants. Ils plaisaient déjà tant à Alain Minc et Alain Duhamel, les deux cariatides du temple de la pensée conformiste, l’un dans l’ordre de l’économie, l’autre dans l’ordre de la politique.

Aujourd’hui, la crise elle-même donne à la gauche l’avantage historique et stratégique de refonder les règles du jeu héritées du libéralisme, de réécrire les règles qui ont mené à la ruine et au désespoir des peuples européens et la seule question qui aujourd’hui se pose à la nouvelle gauche française issue des primaires, est celle de savoir qui paiera la facture de la crise.

Notre mission, notre fonction, notre vocation, sera de protéger celles et ceux qui n’ont aucune espèce de responsabilité dans l’effondrement du système financier et que les droites européennes, plan d’austérité après plan d’austérité, s’apprêtent à faire payer : les classes moyennes et populaires.

Les 440 milliards environ de dette publique accumulées par la République française pour financier les plans de renflouement, de recapitalisation ou de relance, ne pourront pas être payés par les gens qui n’ont que leur revenu du travail pour vivre. Ils devront être payés par les marchés financiers eux-mêmes en leur infligeant une sérieuse et sévère taxation de leurs activités.

Les milliards réclamés par le renflouement des banques devront être payés par les banques elles-mêmes, les banques excédentaires venant au secours des banques vulnérables. Car il serait inadmissible que les contribuables puissent être une nouvelle fois mis à l’amende.

Voilà pourquoi nous n’échapperons pas, d’une manière ou d’une autre, indirecte ou directe, dans le temps qui vient, à une forme de mise sous tutelle du système bancaire, car elles devront être sévèrement contraintes pour éviter aux contribuables de supporter ce fardeau indu.

Je veux, mon cher François, te remercier des avancées significatives que tu as faites dans cette lettre que tu m’as obligeamment adressée entre les deux tours de la primaire, dans laquelle tu disais ton accord sur la nécessité de reprendre le contrôle politique du système financier et les nombreuses propositions précises étayées, argumentées, que tu as eu le courage de faire avec toute la fermeté nécessaire. A Madrid, il y a deux jours où tu t’exprimais encore, tu les as reprises et redites et je tenais à te rendre l’hommage du à celui qui se prépare, en notre nom, à affronter la finance européenne.

La gauche a le devoir d’unir les forces sociales, économiques, politiques de la nation toute entière, rassemblées autour de son candidat François Hollande, tous  les citoyens qui veulent reprendre le contrôle de leur destin et soumettre la finance à l’intérêt général ou au bien commun.

C’est là une question de souveraineté pour les citoyens qui en ont assez que les marchés financiers décident à la place des urnes, flanqués de leurs affligeantes agences de notation qui devraient depuis longtemps être mises hors la loi. C’est là une question de justice pour les ouvriers, techniciens, cadres, ingénieurs, qui aujourd’hui ont le sentiment de travailler exclusivement pour le management actionnarial et financier de leurs entreprises. Pour la jeunesse au chômage qui a compris que les difficultés d’aujourd’hui sont liées bien sûr essentiellement au surplus et au surplomb de la finance.

C’est là une question d’équilibre et de sagesse pour les entrepreneurs, les vrais, qui créent la richesse et l’emploi et ne trouvent même pas le crédit pour financier le développement de leur activité économique.

C’est là enfin une question de survie pour tous ces français innombrables qui veulent réécrire à nouveau leur histoire politique.

Nous sommes dans une secousse économique historique qui nous rappelle celle de la grande dépression de 1929 et des années 30. Tous les dirigeants qui ont été faibles devant la finance ont vu leur pays s’effondrer dans le chaos du nazisme, du fascisme, de la guerre civile.

Les dirigeants comme par exemple, à l’époque, les keynésiens Franklin Roosevelt à la tête des Etats-Unis, était intraitable avec la finance, ont sauvé leur démocratie.

Ce défi, nous le relèverons ensemble, unis et engagés et derrière toi mon cher François, pleinement, totalement, engagés derrière toi !

Cette marche commune vers la victoire sera aussi celle de la marche de la gauche vers la réussite. Il nous reste à nous dire derrière toi, François, à nous de réussir, de forcer le destin et de réécrire l’histoire de France, la gauche a tant à dire, tant à écrire dans le roman national, c’est toi, et avec nous, qui tient la plume, nous t’y encourageons et nous sommes heureux de t’entourer.

Vive les primaires citoyennes,
Vive le socialisme nouveau,
Vive la République,
Vive la 6ème République,
Et Vive la France,

La Nouvelle France !


Discours d'Arnaud Montebourg lors de la convention d'investiture de François Hollande

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité